Distraitement, en faisant mon courriel (il est rare qu`une femme ne fasse qu`une chose à la fois) j`écoute Maryse Chartrand parler du suicide de son compagnon à "Tout le monde en parle". Je ne connais pas cette déchirure causée par le suicide mais plutôt par la perte soudaine de mon compagnon Emanuele, lorsque je vivais à Rome.
Oui, tout comme elle, j`ai senti que mon monde s`est écroulé.
Je ne me souviens plus de grand chose de ces jours qui ont suivi sa mort, sinon d`un grand nuage gris autour de moi, d`une impression de vide absolu. Sa mort est survenue un mois avant mon 40è anniversaire.
Pourtant, la vie reprend toujours le dessus, sur tout...
Elle a aussi du reprendre le dessus lorsque impuissante, cinq mois plus tard, je me suis postée devant CNN lorsque j`ai su qu`une bombe avait explosée sur les bureaux des Nations Unies en Iraq. Un de mes très cher ami était en poste là-bas...
La longue attente a donc commencé. A chaque minute je priais et j`espérais que le miracle se produise, que l`on puisse extirper son corps vivant des décombres de l`Hôtel Canal.
Deux heures de tortures, d`un calvaire indicible ou à chaque minute j`ai eu envie de vomir ma peine et de crier ma douleur. Les larmes ont cessé, j`avais tout pleuré le réservoir... Un lac de larmes s`était formé entre la télé et ma chaise de fortune installé dans le bureau de presse du Programme Alimentaire Mondial, en Italie, mon lieu de travail à l`époque.
Voilà que je me retrouve à pleurer une deuxième personne qui m`était aussi très chère. A vrai dire, je ne savais plus qui je pleurais, le 1er ou le 2e. Les larmes étaient confuses - le coeur en morceaux et l`âme ne voulait plus continuer...
Au moment ou CNN a annoncé la nouvelle que je redoutais tant, que mon cher ami avait succombé à ses blessures (il était visé, lui, le Chef), la terre s`est dérobée sous mes pieds; une amie a du me ramener à la maison car j`aurais été incapable de me reconduire - j`aurais errée et je me serais certainement perdue.
C`était mon 2e black out,. Je ne me souviens plus de rien ou presque, sauf de la sonnerie incéssante de mon téléphone; mes amis m`appelaient pour m`encourager. Ils ne trouvaient pas les mots car dans ces moments là, existent-ils encore des mots pour apaiser le coeur d`une amie souffrante de la perte de tant de personnes chères? Je ne crois pas...
Et pourtant... Petit à petit, le temps à fait son oeuvre. Il a fallu presque deux ans pour me remettre de ces pertes... Me voilà de nouveau profondément heureuse avec ma petite Xin Fa...
Marie-France
dimanche 25 novembre 2007
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